Immersive Art Festival s’est déroulé du 18 au 24 octobre 2019 à l’atelier des Lumières de Paris (centre d’art numérique avec projections d’expositions immersives). Créé par Culturespaces, il s’agit du premier festival dédié au digital design immersif en France. Il met en compétition des collectifs d’artistes autour de cette thématique.

Le concept d’immersion est aujourd’hui mis en avant dans le cinéma, le jeu vidéo, la scénographie, le théâtre ou l’installation. Il est défini par le Centre national de ressources textuelles et lexicales comme « le fait de plonger ou d’être plongé (dans une atmosphère quelconque) » ou par extension comme « le fait de se fondre (dans quelqu’un ou dans quelque chose) », le concept d’immersion intéresse de plus en plus les artistes, les acteurs culturels ainsi que les chercheurs car il se révèle être « une nouvelle forme de représentation du monde » déclare la sémiologue Pauline Escande-Gauquié, cet engouement apparaît somme toute logique dans un monde ultra-connecté, poursuit-elle.

La création de ce festival résulte de ces nouveaux modes de représentation du monde et de l’envie des créateurs de rendre hommage au travail des digital designers et de changer les habitudes de visite avec une exposition qui permet aux spectateurs de bouger, de visiter à leur guise des univers immersifs pour vivre une expérience inédite.

Pour cet événement, les organisateurs ont mis en compétition onze collectifs d’artistes venus du monde entier et reconnus pour leur expertise dans ce domaine. Le concept étant de proposer une installation immersive et originale de quatre minutes en utilisant toutes les ressources de l’atelier des Lumières (140 vidéo-projecteurs, 50 enceintes, 3 000 m² de surfaces projetées…). 

« La complexité technique de l’Atelier des Lumières est un véritable challenge pour les artistes du festival. Il s’agit de mettre en scène, en projection totale, un projet de 4 minutes sur le thème de leur choix. La difficulté réside dans la narration (le storytelling), la mise en scène des images (à la manière d’un chorégraphe, ou d’un metteur en scène de théâtre) et la production des contenus dont la taille des fichiers est gigantesque. » Précise Michaël Couzigou, directeur d’Immersive Art Festival. 

Le festival s’est déroulé durant sept soirées durant lesquelles les œuvres étaient visibles en continu par le public et le jury du festival, la dernière soirée était consacrée à la remise des prix. 

Le spectateur est invité pendant 6 jours, à découvrir onze projets sous forme de projections sur l’ensemble des murs de l’atelier des lumières (incluant le sol et le plafond), les projections dépeignent des univers oniriques permettant l’oscillation entre réel et imaginaire. Elles nous transportent dans des univers lointains : de forêts lumineuses à une planète immense, en passant par des trous noirs. L’expérience est collective et multisensorielle, elle dépayse, et parfois déboussole, la perte de repère est essentiellement dû à la projection et à la musique englobant la totalité de l’espace. Le dispositif immersif permet d’assouplir l’espace, de le rendre malléable, flexible, mobile, voire fluide (Boucris, 1993). le spectateur est libéré d’une position de récepteur assigné. Les modalités d’exploration se révèlent très intuitives, les spectateurs sont invités à déambuler ou à prendre place dans l’espace (assis, debout ou couché à même le sol). Après avoir, traversé le temps et l’espace à travers les onze récits proposés par les collectifs d’artistes. Les gagnants sont désignés à 50 % par les visiteurs grâce à une application mobile dédiée et à 50 % par un jury composé de professionnels du monde artistique. Au terme du festival, quatre prix ont été décernés aux collectifs en compétition. Lors de sa dernière soirée, le jury a révélé le palmarès. Nohlab est sorti grand vainqueur du festival avec son voyage expérimental intitulé Journey. Le collectif turc a reçu le premier prix, le prix du meilleur sound design ainsi que le prix spécial du jury.

 

Références bibliographiques

  • Bouko, Catherine. “L’espace théâtral immersif : entre intégration, immersion et indistinction.” Un théâtre en quête d’espaces ? Expériences scéniques de la limite. Editions universitaires de Dijon, 2014. 35-48.
  • Luc, Boucris. “L’Espace en scène.” (1993): 21

Tous les textes des carnets de recherche sont publiés par le blog du laboratoire De Visu sur le site hypothèses : Open édition en sciences humaines et sociales.

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